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Un militant anti-spam condamné pour allégations mensongères

Un militant anti-spam condamné pour allégations mensongères

Le tribunal judiciaire de Grasse a condamné un ressortissant anglais, fondateur du projet Spamhaus, à 200.000 euros pour allégations mensongères et actes de malveillance.

Extrait de l’article que vous pouvez retrouver en ligne ici sur le Nice-Matin

Publié le 04/12/2022 à 00:00, mis à jour le 09/12/2022 à 08:24 par Vincent Wattecamps

C’est à La Colle-sur-Loup que la justice a retrouvé Steve Linford, fondateur du controversé projet Spamhaus. Crédit Photo C. Q.

Seule la magie d’Internet peut réunir dans un même dossier judiciaire l’Angleterre, la principauté d’Andorre, l’Estonie et… La Colle-sur-Loup (Alpes-Maritimes).

Ce tour d’Europe virtuel, commencé en 2018, s’est terminé en septembre dernier devant le tribunal judiciaire de Grasse par la condamnation de Steve Linford, un ressortissant anglais domicilié officieusement sur la Côte d’Azur, à 200.000 euros au titre d’un liquidation d’astreinte pour allégations mensongères et actes de malveillance.

Une technologie certifiée par le FBI

Si le nom de Steve Linford peut évoquer quelques souvenirs aux mélomanes (1), c’est surtout via son « Projet Spamhaus » qu’il est aujourd’hui connu dans le milieu informatique. Sur son site web (2), Steve Linford décrit Spamhaus comme « une organisation internationale à but non lucratif qui suit le spam et les cybermenaces connexes telles que le phishing, les logiciels malveillants et les botnets, fournit des renseignements sur les menaces en temps réel […] aux principaux réseaux, entreprises et fournisseurs de sécurité d’Internet ». Toujours selon Steve Linford, 3,2 milliards d’utilisateurs auraient recours à la technologie Spamhaus, « certifiée par le FBI (!)« .

Depuis 1998, Spamhaus établit donc une liste noire de sites ou adresses mails émettrices de « pourriels », liste reprise à leur compte par les différents administrateurs de serveurs de messagerie. Les adresses IP référencées comme génératrices de courriels malveillants sont ainsi bloquées automatiquement.

Un dessein louable mais une pratique contestée par certains. En 2006, la justice américaine a ainsi condamné Spamhaus à 11,7 millions de dollars de dédommagement pour avoir empêché une entreprise d’émettre des courriels. Pire, selon plusieurs entreprises inscrites à leurs dépens sur Spamhaus, le projet a été détourné à son profit par Steve Linford.

Payer ou être blacklisté

Courant 2018, trois sociétés estoniennes (Netirons LLC, Fiber Grid et Sonjara Oü), toutes dirigées par Deepak Mehta et spécialisées dans les services Internet, ont ainsi vu leur nom de domaine inscrit sur la fameuse liste noire de Spamhaus, ce qui a eu pour effet de freiner leur activité commerciale. « Cette inscription ne repose sur rien, s’insurge l’avocat niçois Me Philippe Camps, intervenant aux intérêts des entreprises estoniennes. Jamais Spamhaus n’a apporté la preuve que mon client a émis des courriels malveillants. »

En revanche, Deepak Mehta affirme que Spamhaus lui aurait demandé, pour se voir rayé de la liste, de lui livrer ses fichiers clients. « Quand Spamhaus cible une société, celle-ci a le choix entre céder et payer ou communiquer gratuitement des informations ou bien résister et se retrouver blacklisté… »

« Une coquille vide »

Voir la suite de l’article en ligne https://www.nicematin.com/amp/faits-divers/un-militant-anti-spam-condamne-pour-allegations-mensongeres-812231

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